The Capaces
« Whatever it is, I’m against it »
Lp 17 titres

, par PA

Capaces sent le champignon d’orteil à plein nez, c’est du rock’n roll sauvage, rapide, gueulé par une gonzesse qui envoie du bois.
Punk ?
Punk.
Punk !

Bourré (ivre mort, ouais !) d’envolées de grattes incisives, le tout à un côté pompeux mais ça colle farpaitement avec l’arrogance affichée du style (graissé à l’huile de Motör, au Poison Idea, et tout ça tout ça), et ne plombe pas un instant le rythme qui ne faiblit sur aucun titre. Mais vraiment aucun : 17 brûlots. « Purement » et simplement.
Craché, éructé même, la gueulante féminine est tout aussi abrasive et énergique que furieusement accrocheuse !

Quand la platine cesse de tourner et que le vinyle s’arrête de flamber, la pièce sent le caoutchouc brûlé, la clope tiède, la bière tiède, la sueur tiède, le stupre tiède, le foutre tiède... ça sent... le « juste après ». Sale et poisseux comme il se doit... bordel, c’est bon.

On ne fera pas plus grand cas de la bête politiquement : tout est dit dans le titre.

Le vinyle arrive comme il se doit avec l’insert-texte (papier glacé avec photos).
Un détail qui ne l’est pas tant que ça.
Un disque rassurant d’ailleurs : lorsque tu lis les paroles tu es rassuré(e) sur tes lacunes en anglais : on peut toujours se débrouiller avec 40 mots de vocabulaire ! C’est pas des conneries !
Extraits choisis au hasard :
« Sick you make me sick / I can’t stand you »
« Girldfriends / the worst rock n roll enemy »
« I’ll stay punk / ... / puke in your face »
Shakespeare peut se rhabiller.
’Parait qu’ils sont Espagnols... ça s’entend pas. Ce n’est d’ailleurs pas un compliment : tout est en anglais et c’est bien dommage. M’enfin...
Ah si ! Autre bémol : possible qu’à la longue on ait du mal à retenir les titres de cet album. Avoir le pied au plancher est une bonne chose, il n’en faut pour autant pas oublier une chose : les groupes qui résistent au temps sont ceux dont les chansons ne s’oublient pas...

Ah bordel ! Je dégustais tranquillement cette galette en tapotant cette chronique, quand, surfant sur le web bien visible, je constate que Capaces viennent de sortir un second album ! Plus Rien toujours là, toujours avec un train de retard ! Et je vous chie au nez !
Si le second est à l’aune de celui-ci, ne vous faites pas suer : prenez les deux.

Pour les esgourdes, un des titres qu’on retient le plus facilement :

[Et avec ça ? Qu’est-ce qu’on boit ? Une Stout Leroy ! Pour ses excès : son amertume contrebalancée par une forte sucrosité, et ses accents intenses de torréfaction.]


Les labels qui ont eu raison de se presser au portillon :
Mass Productions
Guerilla Vinyl
Plastic Bomb
Sonic Reducer records


Mon dealer sur ce coup :
Dirty Punk records